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Quatuor Terpsycordes

Cordes et piano sur le même accord

L'IMPARTIAL (F)

Cordes et piano sur le même accord

L'ensemble Terpsycordes a abordé la soirée, mardi à la prestigieuse Salle de musique de L'Heure bleue, par le redoutable quatuor D. 804 de Schubert. La témérité de Girolamo Bottiglieri, Raya Raytcheva, violons, Caroline Haas, alto, François Grin, violoncelle, a été couronnée de succès.

Le premier violon entre en jeu avec l'infaillible certitude du poète, une certitude soulignée, dans le troisième mouvement, par la tendresse déchirante du violoncelle, où l'instrument, revenant inlassablement sur le même thème, interroge à la mesure exacte de l'élan du cœur qu'il veut libérer. Emouvant Schubert.

Dans un style musclé, diamétralement opposé mais qui a marqué une excellente transition entre Schubert et Schumann, l'exécution du Quintette No 2 d'Ernest Bloch a démontré la même spontanéité jaillissante des cordes, l'intelligence du texte, à laquelle s'est joint le souffle du piano de Sylviane Deferne.

Puis les cinq musiciens sont allés aux tréfonds du Quintette pour piano et cordes op. 44 de Schumann; ils en ont rendu tout le contenu expressif. Symphonique de facture mais parcouru aussi d'instants de rêve, des frémissements fugitifs caractéristiques de Schumann, les interprètes ont su mettre en valeur ces contrastes puissants et subtils à la fois, tout en les intégrant de façon convaincante au discours. De cette interprétation émanait une belle éloquence, un vrai sens dramatique et avant tout une impression merveilleuse de jeu autour du piano. Virtuose et sensible Sylviane Deferne a justifié la prééminence de l'instrument accordée ici par le compositeur. En bis, les musiciens ont offert un quintette de Marcucci, compositeur napolitain.