Presse

Quatuor Terpsycordes

Quatuor Terspycordes, brise argentine

Tribune de Genève

Quatuor Terspycordes, brise argentine

Tribune de Genève, 07.12.2018
Rocco Zacheo

extraits:
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Album après album, donc, la conviction a pris forme auprès des observateurs que le Quatuor Terpsycordes, comme tant d’autres coreligionnaires, cheminaient sagement mais avec passion et finesse dans des territoires conventionnels. La dernière publication des quatre complices bouleverse de fond en comble le constat, en alignant des ouvrages bien éloignés des rivages classiques. D’un coup, d’un seul, nous voilà penchés vers le tango argentin et la chanson française, avec une pochette où figurent les noms d’Astor Piazzolla et d’Édith Piaf. On est loin de certaines conventions, c’est un fait.
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Mais pourquoi donc l’ensemble fondé en 1997 s’est-il tourné vers ces esthétiques et ces langages a priori peu familiers? Attablé dans un café au cœur de Genève, Girolamo Bottiglieri évoque des histoires musicales qui remontent à une dizaine d’années, lorsqu’il a intégré un projet bâti par la Cappella Mediterranea du chef d’orchestre et claveciniste Leonardo García Alarcón. «J’ai été embarqué dans cette aventure qui jetait déjà des ponts entre Monterverdi et le tango. Ce crossover a donné lieu à une trentaine de concerts et m’a rapproché de William Sabatier, qui était de la partie.»
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Le tango a continué de rôder et de planer quelque part, puis il a resurgi avec ces pièces de Piazzolla, «qui, contrairement à d’autres, sont exemptes de toute mièvrerie et dévoilent un compositeur introspectif et profond», souligne Girolamo Bottiglieri. Si elles ont retenu aussi longtemps l’attention, si leur esthétique musicale qui a pris forme sur les côtes du Mar del Plata a conquis les quatre archets, c’est qu’elles présentaient une syntaxe intrigante. Ces œuvres ont imposé en somme une nouvelle manière de penser et pratiquer son instrument. «Le tango présente un langage très idiomatique qui requiert une technique percussive particulière inhérente à cette tradition. Alors, il a fallu se familiariser avec quatre ou cinq sortes de jeux. Et il a fallu surtout se laisser porter par les fluctuations et les pulsations de ces pièces, qui placent le bandonéon et les archets dans un terrain rythmique mouvant.»

Un art du «rubato», un goût affirmé d’un swing tantôt mélancolique, tantôt séducteur, se dégagent de ce corpus. Un nouveau point de tangence, distingué, s’est formé entre bandonéon et cordes. On l’écoute sans se lasser.

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